Accueil d’enfants handicapés au club de boxe française
A Champs-sur-Marne, peu d’associations ont ouvert leurs portes aux enfants handicapés. C’est ce que Rachid Abdoune, entraîneur de boxe française, a fait cette année. « S’il y a un sport qu’il faut pratiquer, c’est bien la boxe » m’a-t-il déclaré tout de suite. Il a ainsi ouvert son cours à ces enfants et a intégré dans son groupe d’une vingtaine de jeunes de 5 à 14 ans, deux enfants sourds, Jossua et Léandre, et un garçon présentant une déficience mentale, Jessy. Rachid Abdoune traite de la même façon les jeunes qu’ils aient ou non un handicape. Très impliqué, il a commencé à apprendre le langage des signes et demande parfois l’intervention d’un parent, Mme Koulibaly la mère de Jossua, pour traduire les cours plus techniques.
Comme les autres et avec les autres, les trois garçons participent à l’échauffement (corde à sauter, pompes…), à l’apprentissage des coups, aux étirements, aux renforcements musculaires et aux passages de grades. Lors de ces passages, les enfants sont amenés à monter sur le ring par deux et à montrer à leur entraîneur leurs maîtrises des différents coups appris. Ils esquivent, donnent et reçoivent des coups. Sur le ring, ils affrontent sur un plan d’égalité les autres jeunes. Avec ce sport, les enfants apprennent le respect de l’autre, le contrôle de soi (pas question de lâcher ses coups !), la discipline et gagnent en assurance.
J’ai pu poser quelques questions aux enfants, voici ce qu’ils m’ont appris. Jossua a découvert ce sport à la télévision et a eu très envie de s’y mettre. Il a parfaitement intégré ce cours et s’est fait des amis parmi les enfants entendant qui, parfois, sont curieux du langage des signes et apprennent un peu à signer eux-mêmes. Même s’il trouve l’entraînement difficile (comme tous les autres, je pense) et l’apprentissage parfois compliqué, il sent qu’il devient plus fort. Cela lui donne de la confiance. Ce qu’il aime le plus, c’est monter sur le ring et la stratégie du combat. Je lui ai demandé si, d’après lui, sa surdité pouvait avoir un avantage, la concentration, la rapidité ou la précision… Il m’a répondu sans hésiter « oui, la rapidité, pour la précision, il faut encore que je m’entraîne ». Léandre aime tout ! Le ring, la corde à sauter, le trampoline… mais ce qu’il préfère ce sont les moments où il se défoule avec leur entraîneur. Ils se mettent à plusieurs et peuvent lâcher un peu plus leurs coups. « D’ailleurs, parfois ils peuvent faire mal ! » a précisé Rachid Abdoune. Jessy a énormément appris dans ce cours. « Lorsqu’il a débuté, il ne tenait pas en place » me confiait sa mère. Maintenant, comme les autres, il sait quil doit respecter les règles de la boxe et la discipline du cours. Tout sourire du début jusqu’à la fin du cours, on peut lire sur son visage qu’il est heureux d’être là, même si les interdits sont nombreux. Et lui, ce qu’il aime le plus… et bien c’est Rachid ! Toute la semaine, il n’attend qu’une seule chose… le cours de boxe française.
Mère de deux enfants en bas âge, j’étais en arrivant un peu sceptique à propos de ce sport, c’est vrai… non pas à cause de l’intégration des enfants handicapés bien entendu, mais à cause du côté violent de la boxe. Je suis ressortie impressionnée par le respect, la volonté et la ténacité de ces enfants et convaincue des bénéfices multiples de ce sport. Jossua, Léandre et Jessy font preuve d’un enthousiasme sans borne pour la boxe et savent le communiquer, croyez-moi !
Vous trouverez plus d’informations sur le site du club.